LE PORTO ANTICO

Abandonné pendant des décennies, le Porto Antico a bénéficié d'une rénovation majeure en 1992, à l'occasion du 500e anniversaire de la découverte des Amériques par Christophe Colomb, navigateur génois. C'est l'architecte Renzo Piano, originaire de Gênes à qui l’on doit Beaubourg (Centre Pompidou), qui a dirigé ce projet d'envergure. Depuis sa revitalisation, le Vieux Port, qui était autrefois le cœur de l'activité maritime de la ville, est devenu un lieu de promenade animé, surtout durant l'été.

Aujourd'hui, le Porto Antico représente le secteur le plus moderne de Gênes. Ses anciens entrepôts de coton, appelés « Magazzini dei Cotone », ont été transformés en restaurants, boutiques, musées, cinémas et appartements.

Le Porto Antico est un passage obligé, ne pas le rater la nuit lorsque le port s’illumine et que les collines environnantes scintillent dans l’obscurité.

Le bigo

C'est l'une des structures emblématiques du site. Située à Calata Cattaneo, dans le quartier du vieux port et à proximité de l’aquarium, de la Biosphère et du musée de la mer, cette imposante structure est également l'œuvre de Renzo Piano. Elle évoque les grues qui étaient autrefois utilisées pour charger et décharger les navires.

Le Bigo se compose de sept bras de différentes longueurs, soutenus par des câbles d’acier ancrés au fond de la mer. Le bras le plus élevé, mesurant plus de 70 mètres, porte les câbles de l’ascenseur panoramique, qui s’élève à environ 40 mètres et offre une vue imprenable sur la ville. Une fois au sommet, la plateforme rotative permet d’admirer un panorama à 360° sur le centro storico et la mer. La visite dure entre 10 et 15 minutes, et des panneaux d’information en anglais, allemand, italien et français fournissent des détails sur l’environnement.

L'aquarium et la biosphère

L'Aquarium demeure l'attraction phare du port. Avec près de 1,5 million de visiteurs chaque année, il figure parmi les sites les plus fréquentés d'Italie. Ce musée, conçu en forme de paquebot, comporte 71 bassins et abrite plus de 15 000 animaux issus de 400 espèces différentes, évoluant dans 6 millions de litres d'eau. Nous n'ayons pas pu y pénétrer en raison de l’affluence, mais c’est sans regret, car l'idée de voir des dauphins sauter dans des bassins ne m'enthousiasme pas vraiment.

La Biosphère est une installation contemporaine inaugurée en 2013, intégrée au parc de la science et de la technologie. Son architecture évoque une immense bulle en verre et en acier. Elle abrite une diversité de plantes et d'animaux issus de différents écosystèmes, notamment des forêts tropicales et des milieux marins, dans le but de sensibiliser le public à la biodiversité et à l'importance de la conservation des écosystèmes.

Pour maintenir un climat intérieur stable, la Biosphère utilise des technologies avancées qui reproduisent les conditions naturelles essentielles à la survie des espèces qu'elle abrite. Les visiteurs peuvent explorer son intérieur, découvrir des expositions interactives et en apprendre davantage sur la durabilité écologique.

Le musée de la mer de Galata et le galion

Le Musée de la Mer de Galata explore la riche histoire qui unit la ville à la Méditerranée. Il abrite une large collection d'objets en lien avec la navigation, la construction navale et la vie maritime, incluant des maquettes de navires, des instruments de navigation, des cartes anciennes ainsi que des œuvres d'art illustrant des scènes maritimes. Le musée propose également des expositions interactives qui permettent aux visiteurs d’en apprendre davantage sur la vie des marins et l’histoire de la navigation.

Juste à droite de l’Aquarium se trouve la réplique du bateau du film Pirates, réalisé par Polanski en 1986. Ce galion, construit en 1990, est une reproduction d'un navire du XVIe siècle, rappelant l'époque des grandes explorations maritimes. Ces vaisseaux étaient utilisés pour le commerce et l'exploration, transportant des marchandises précieuses à travers les océans. Accessible aux visiteurs, cette réplique permet d'explorer ses différents niveaux et d'en apprendre davantage sur la vie des marins de cette époque.

Un port immense

Le port de Gênes s'étend sur environ 22 kilomètres, faisant de lui l'un des plus grands ports d'Italie. Il dispose d'infrastructures pour le commerce, la pêche et le transport de passagers. Les grands paquebots de croisière sont éloignés, tout comme les cargos, les grues de chargement, et les centaines de conteneurs qui s'accumulent sur les quais en attente d'être expédiés à travers l'Europe.

Le phare, connu sous le nom de « Lanterna », est situé sur un promontoire près de la mer et offre une vue imprenable sur le port et la ville. Conçu pour guider les navires dans le port, il constitue un repère essentiel.

L'aéroport international de Gênes, connu sous le nom d’Aéroport de Gênes-Christophe Colomb (Aeroporto di Genova-Cristoforo Colombo), dessert principalement des destinations européennes, tout en offrant quelques liaisons intercontinentales. Situé sur une étroite bande de terre le long de la côte ligurienne, il dispose d'une piste principale adaptée aux avions de taille moyenne à grande. La navette maritime Porto Antico – Pegli permet de profiter d'une balade de quelques kilomètres en observant les avions qui décollent ou atterrissent.

Le mécontentement des habitants face aux nuisances causées par ces monstres des mers est de plus en plus important. Les Génois souhaitent que le trafic des paquebots de croisière soit mieux régulé à l’instar de Venise qui a interdit l'accès des paquebots de plus de 25 000 tonnes au bassin de Saint-Marc et au canal de la Giudecca. Il est évident que les retombées économiques de ces navires sont significatives, mais la population est de plus en plus concernée par l’impact environnemental lié à l'utilisation de fioul lourd par ces paquebots.

Les "Magazzini dei cottone"

Ces entrepôts témoignent de l'importance de Gênes en tant que centre commercial au cours des siècles, notamment pendant la période de la République de Gênes.

Au XVe siècle, Gênes est un acteur majeur du commerce maritime en Méditerranée, facilitant l'importation de produits exotiques, dont le coton. Au XVIIe siècle, le coton devient un produit clé, utilisé pour la fabrication de tissus. Gênes est alors un point de transit crucial pour le coton en provenance d'Égypte et d'Inde.

De grands entrepôts appelés "magazzini" sont construits dans un style architectural typique de la région Ligurie, souvent avec des éléments de la Renaissance italienne. Ils sont situés le long du port, permettant un accès facile aux bateaux marchands, et servaient à stocker le coton avant qu'il ne soit distribué aux fabricants de textiles. Les "magazzini" jouaient un rôle essentiel dans la chaîne d'approvisionnement.

Pendant de nombreuses années, les "magazzini" ont joué un rôle clé dans le développement économique de Gênes, attirant commerçants et investisseurs. Cependant, au XIXe siècle, l'industrialisation et la concurrence croissante d'autres centres de production textile ont réduit leur importance.

Aujourd'hui, les "magazzini dei cottone" sont considérés comme des symboles du patrimoine industriel de Gênes et sont souvent intégrés dans des circuits touristiques. Beaucoup de ces entrepôts ont été restaurés et adaptés à de nouvelles fonctions, comme des espaces culturels, des bureaux, ou des lieux de loisirs et de restauration.

Les bateaux qui longent les quais n'ont plus rien à voir avec les navires marchands qui ont fait la réputation de Gênes.